Radium Girls

 

Auteur : Cy

Éditeur : Glénat

Parution : 

Pages : 136

Prix : 22 €

Genre : BD, Historique

Public : à partir de 12 ans

Synopsis

Des destins de femmes sacrifiées sur l’autel du progrès.

New Jersey, 1918. Edna Bolz entre comme ouvrière à l’United State Radium Corporation, une usine qui fournit l’armée en montres. Aux côtés de Katherine, Mollie, Albina, Quinta et les autres, elle va apprendre le métier qui consiste à peindre des cadrans à l’aide de la peinture Undark (une substance luminescente très précieuse et très chère) à un rythme constant. Mais bien que la charge de travail soit soutenue, l’ambiance à l’usine est assez bonne. Les filles s’entendent bien et sortent même ensemble le soir. Elles se surnomment les « Ghost Girls » : par jeu, elles se peignent les ongles, les dents ou le visage afin d’éblouir (littéralement) les autres une fois la nuit tombée. Mais elles ignorent que, derrière ses propriétés étonnantes, le Radium, cette substance qu’elles manipulent toute la journée et avec laquelle elles jouent, est en réalité mortelle. Et alors que certaines d’entre elles commencent à souffrir d’anémie, de fractures voire de tumeur, des voix s’élèvent pour comprendre. D’autres, pour étouffer l’affaire...

Mon avis

Je vous parle enfin de cette BD qui fait beaucoup parler d'elle. La dessinatrice Cy s'attaque à un sujet très peu médiatisé : le sort des Radium Girls. Ces femmes qui peignaient les cadrans lumineux des montres avec la peinture contenant du radium. Elles tombèrent malades, développant des tumeurs et autres infections, causer par les effets nocifs du radium.

Ces femmes, j'en avais entendu parler lors d'un documentaire passé sur Arte, il y a quelques années. Je ne me souviens plus du titre du documentaire, mais je revois les images comme-ci c'était hier. Cela m'avait choqué à l'époque (on y montrait les images des tumeurs que les jeunes femmes développées.) et je trouve ça d'autant plus important d'en parler. À l'époque, le radium est un produit innovant utilisé partout, notamment pour rendre les montres fluorescente. 

C'était le produit à la mode et les jeunes femmes s'en servaient pour se maquiller, peindre leurs ongles ou sur leurs vêtements. Les scientifiques et les patrons des entreprises connaissaient la nocivité de ce produit et s'en protéger alors qu'une propagande de non-danger était faite auprès des ouvrières. 

Elles développèrent rapidement des maladies (fracture, anémie, tumeurs...) à cause de ce produit. C'est grâce au combat de Radium Girls pour faire reconnaître leur maladie et surtout la faute des entreprises qui ne les ont pas protéger, que l'on connaît enfin les conditions dans lesquelles elles ont fini.



Cy nous dépeint leur histoire. Sous ses couleurs pastel fait au crayon de couleur, caractéristique de la dessinatrice, on découvre le destin de ces femmes fortes qui n'ont rien lâché même quand la mort emportait leurs amies. Tout est dans les tons mauves, tout sauf le radium d'un vert un peu fluorescent qui est un rappel constant de la présence de ce poison auprès de ces jeunes femmes. Il ne les quitte jamais...

L'histoire commence de façon légère, avec l'arrivée d'une nouvelle ouvrière dans l'entreprise. Elle apprend très vite la technique du "Lip, Dip, Paint" qui consiste à lécher le pinceau, tremper dans la peinture et peindre et recommencer le processus à longueur de temps. L'atmosphère est joyeuse et on découvre des jeunes femmes drôle, qui aime s'amuser et profiter de la vie.


Très vite, les symptômes se développent et la frivolité n'est plus d'actualité, il est temps de combattre. Combattre ses hommes qui étouffent les décès, qui nient honteusement. Malgré l'adversité, elles seront toujours soudées et garderont leur sourire. Un bel exemple d'abnégation. 

En bref, à mettre dans toutes les mains. Le dessin de Cy est poétique, elle a su donner vie à ces femmes exemplaires. Des BD, des livres comme ça, j'en veux plus.